L'offrande

 

Cher fantôme des soirs que nous avions aimés,

reviens ce soir, dans notre chambre solitaire.

Rapporte-nous l'espoir qui nous fut enlevé

tandis que nous allions pas à pas sur la terre.

 

L'ombre n'est plus pareille à celle d'autres jours

et nous ne savons plus le langage des heures.

Nous entendons monter et s'étendre toujours

la plainte de la source et des roseaux qui pleurent.

 

Dis-nous le soir antique aux lointaines clartés,

et montre-nous l'autel des déesses propices

où nous irons offrir les branches des lauriers

qu’aura tachés de noir le sang des sacrifices.