Une inconnue
Puisque tu ne veux pas , qu’ami tendre et fidèle, Je vive près de toi une idylle éternelle, Puisque tu ne veux pas, que nos âmes unies Dans la vraie religion de l’art, Ne fassent pour nous deux, qu’un cœur dans nos deux vies, Qu’a fait se croiser le hasard. Puisque je dois toujours t’aimer sans espérance Adieu, jamais mon cœur ne rompra le silence.
Je ne vous ferai pas l’injure d’insister Vous vous êtes trompée sur moi, et, dédaigneuse Vous avez méprisé mon amour pur et vrai. Vous n’avez pas voulu de moi, je me retire, Vous n’entendrez jamais dans l’ombre où je soupire, Parler de votre ami. Adieu , soyez heureuse.
Pourtant lorsque la nuit, mon âme vagabonde Viendra parfois se coucher et sangloter près de vous, Écouter vos chansons et vos romances blondes, Votre voix où résonne une harpe éolienne, Aux longs frémissements d’harmonie incertaine Et jusqu’à vos mépris, tout lui semblera doux.
4 Novembre 1905
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