Qui pourra me dire,

Qu’est-ce qui m’attire,

Loin de ma maison,

Pourquoi je soupire

Vers cet horizon ?

Et pourquoi la nuit,

De vagues chansons

S’élèvent pour moi,

Dans le vent qui passe,

L’étoile qui fuit

Le ciel qui s’efface

Au loin plein d’effroi ?

 

Je voudrais dans le ciel être l’étoile d’or

Sereine et claire

Ou bien l’oiseau du soir lorsqu’il prend son essor,

Vers le mystère…

 

Aux bruits cadencés,

Des rames glissantes,

Sur les eaux dormantes,

Nous sommes bercés

Sur l’onde pâlie,

Brille mille étoiles.

La nuit de ses voiles

Nous fait un grand lit.

Ô que cachez-vous

Dans ces brumes vagues

Lointains horizons ?

Vents pleins de frissons,

Harmonieuses vagues,

Ô que dites vous ?

 

Ne vous séchez jamais, ô larmes de l’amour.

A l’œil sec et terni le monde paraît vide,

Ne vous séchez jamais, ô larmes de l’amour,

Vous ^tes les diamants de la douleur limpide.

 

Toi qui descend du ciel pour calmer la douleur,

Toi qui souffle ici bas pour guérir la souffrance,

Toi qui verse la paix dans mon malheureux cœur,

Puisque tu ne peux pas y mettre l’espérance,

Ni même en chasser la douleur,

Ô donne moi l’oubli, prêtresse du malheur !

Tu répands sur le mal  ta lueur vaporeuse

Mon cœur rêve quand même,

Tu répands dans le ciel ta lueur amoureuse

Mon cœur aime…

 

5 Novembre 1905

Envoi à ...

Lina Cavalieri

 

Une inconnue