Le Poète

HENRI en 1908

Les nuits pales

 

Toutes les nuits de mai

 

Les soirs sans espérance

 

Échos d’Orient

 

Contemplations

 

Automne

 

Des nuits et des nuits

 

Envoi à...

Poésie et liberté !

 

 

Pourquoi donc entraver la sainte poésie,

Pourquoi donner des lois aux langages de l’âme ?

Le rythme en liberté !

Rythme de la nature aux souplesses rebelles,

Rythme qui s’affaiblit où grandit par moments,

Comme dans la nuit bleue une lampe éternelle

Vacille et s’éteint presque au grand souffle des vents,

Pale et douce clarté.

 

Ô laissez ! Le poète aimera la cadence,

Toujours dans sa musique on la retrouvera,

Mais pourquoi l’imposer, la sublime espérance

Est-elle obligatoire au malheur qui s’en va.

 

Poètes ! Écrivez comme pense votre âme,

Laissez brûler, dans l’air libre et joyeux la flamme

Dont votre cœur plaintif est toujours éclairé.

Parfois le rythme croit obsessif et tenace,

Semblable aux sons lointains d’une harmonie qui passe.

 

Où même aux bruissements des feuilles dans les bois.

Le vers monstre d’airain s’enfle et grandit parfois,

Il chante disloqué, hymne plein et sonore

La colère d’un peuple ou la rage d’un roi.

 

Ô n’enchaînez jamais l’harmonie que j’adore !

Il faudrait pour qu’on put lui donner une loi,

Que les  poètes enfin réunis n’aient  qu’une seule âme,

Qu’il n’y eut qu’un seul mot pour nommer à la fois

L’assassinat du droit et l’amour d’une femme,

Le bruit de l’océan qui rugit et qui brame,

Et la musique bleue qui rêve dans les bois.

 

11 Novembre 1905

Un troubadour

 

L’âme vivante des

siècles morts

 

La mort de Don Juan

 

Poèmes divers