Nuit fantastique
Le clair de lune pale, Verse un rayon d’opale Dans l’ombre sépulcrale Où tout rire est un râle, Toute brise rafale Tout amour volupté Dans la forêt qui bouge Brille plus d’un feu rouge Vacillante clarté.
Le bruit du vent qui passe, Rapide dans l’espace, Et la branche qui casse, Sous l’ouragan que lance L’infini qui s’efface, Dans l’ombre où tout grandit, Troublent le grand silence De la nuit qui s’avance Et du jour qui s’enfuit.
Comme un monstre immobile, Dans le lointain tranquille, S’endort la grande ville, Aux mille feux qui brillent Sous les cieux qui scintillent, Parés de clous brillants. Et la ville endormie Rend la nuit étourdie, De son souffle haletant.
Le feu follet du soir, Vole sur le lac noir, Où gît le désespoir Qui se dresse pour voir S’il reste quelqu’espoir, Dans ce monde bruyant. Mais la petite flamme Nous éclaire en fuyant
Et la haut sur la branche Une fée qui se penche, Vers la lumière blanche, Blanche sur le lac blanc
13 Septembre 1905 |
Des nuits et des nuits |
Nuit d’amour
Dans la nuit d’été
Nuit de désespoir
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