Un cœur tendre qui hait le néant vaste et noir, Du passé lumineux recueille tout vestige.
C.B.
Le vent du soir meurtri par les baisers d’automne Entraîne par lambeaux aux néants des lointains Les nuages dorés des feuilles qui frissonnent Et le fantôme d’or de la fleur qui s’éteint.
L’âme de la forêt qu’il glace de son aile S’évanouit dans l’ombre et s’endort dans la nuit, Quand le souffle aiguisé de la mort éternelle L’emporte en grelottant vers un monde qui fuit.
Et les parfums mourants de cette âme exilée Comme un rêve brisé retombe sur le sol Se mêlant aux sanglots des violettes fanées Passent en emportant l’idéal dans leur vol.
Je regarde mourir ces tristes feuilles mortes Fuyant avec un bruit navrant d’ailes brisées Rêves morts en naissant, illusions fanées. Hélas, la sombre vie en riant vous emporte
Comme emporte les fleurs la bise aux grands frissons, Dans les nuits d’éternel et terrible délire. Je vous écoute fuir fantômes aux cheveux blonds, Ainsi qu’aux soirs rêveurs de l’été qui soupire.
Parmi les voluptés mornes des lourds parfums J’écoute exquisément se fondre l’agonie D’un éternel accord dans l’Immense Harmonie En regardant passer les automnes défunts…
5 Mai 0906
|
Toutes les Nuits de Mai…
Pour Eva
Un fantôme
Celle qui n’existe pas
A C.C.
Pour Lucienne
Partir c’est mourir un peu |