Pour Éva…!
Ayant longtemps pleuré, j’attendais un sourire, Un peu de pitié pour mon rêve insensé, Mais hélas, je n’entends dans l’ombre où je soupire Que le sanglot d’amour de mon cœur écrasé.
Il ne me reste rien de ce rêve d’une heure Que l’étrange parfum d’un triste souvenir Le bruit de votre nom dans mon âme qui pleure, L’écho vague et lointain de frissonnantes lyres.
J’effeuille en hésitant ce sombre chrysanthème Dont les pétales d’or meurent dans le soir bleu, Tandis qu’avec la fleur s’effeuille mon adieu
Je vous envoie parmi ces vers pleins de moi-même Les parfums engourdis des jardins automnals Que je chasse en pleurant de mon rêve fatal…
16 Mars 1906
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Toutes les nuits de Mai (1) |