Toutes les nuits de Mai  (6)

Partir c’est mourir un peu…..

 

 

J’ai dit adieu… les jours de bonheur sont passés.

Hélas, à mon amour plus profond que la tombe

Répond cette ironie des gestes ressassés,

Et des baisers de glace où mon âme succombe.

 

J’ai dit adieu… le ciel pour moi n’a plus de rêve

Et je vais m’en aller par le monde inconscient

En attendant l’aurore où mon sanglot s’achève

Et le soir éternel de mon songe effrayant.

 

Au fond des souvenirs, hélas que de tristesse,

J’ai conservé les gants que ta main parfuma

Et j’y cherche toujours l’odeur d’une caresse,

Voici les fleurs qu’en souriant tu me donnas,

 

Par un soir de printemps monotone et rêveur,

De notre amour passé, triste et navrant symbole,

Il ne reste plus rien de leur âme qui meurt,

Le temps et la douleur ont fané leur corolle.

 

17 Mai 1907