Connaissons-nous...

 

Connaissons-nous les bois, nous qui prenons aux hêtres

ces feuilles de l'automne où dort tout un été ?

Une à une, pourtant, elles vont disparaître

et nous ne connaissons pas même la forêt.

 

Ce sentier qui s'en va, cette source qui coule,

nous passons devant eux aujourd'hui sans les voir.

Connaissons-nous, pourtant, nous qui fuyons la foule,

le fleuve et la cité que nous verrons ce soir ?

 

Nous qui cherchons l'espoir, nous qui fuyons nos peines,

le cœur plein de désirs, une flamme à nos yeux,

pour l’avoir tant cherché dans le bois et la plaine,

connaissions-nous l'amour que nous avions tous deux ?

 

Et maintenant, dans ce combat contre nous-mêmes,

avec tant de regrets, sommes-nous donc vainqueurs ?

Je l'ai bien peu montré, pourtant, ce cœur qui t'aime...

Mais, dis ? connaissons-nous seulement notre cœur ?