Vous nous blâmez...

 

        Vous nous blâmez ? Pourquoi ? Qu'avons-nous fait ? Les choses

que vous dites, chez nous étaient donc à punir ?

Pourtant, qu'en reste-t-il ? Des couronnes de roses,

et pour nous deux, il reste aussi des souvenirs.

 

Vous, votre voix est triste et vos mains sont stériles

et vous ensemencez sans jamais recueillir.

Que nous importe, à nous, que tout soit inutile,

si nous prenons l'espoir dès qu'il a pu fleurir ?

 

Et pourtant, si nos mains devenaient créatrices ?

Si le bonheur d'un jour ne devait pas finir ?

Vous voyez bien qu'il faut qu'en nous tout s'accomplisse

et qu'un amour puissant peut naître du désir

 

qu'auront eu, quelque soir, nos lèvres de s'unir.