Le Souvenir

 

Si les fleurs d’autrefois sont à jamais flétries,

si les bûchers anciens sont éteints pour toujours,

que t’importe ,  en ton cœur croit avec chaque jour

une source d'émoi que nul vent n’a tarie.

 

Si tes désirs sont morts avec ton seul  espoir,

si les chants sont perdus et les lyres brisées,

que t’emporte ,  il demeure au fond de tes pensées

le parfum d'une rose et la clarté d’un soir.

 

Que chaque heure à ta voix réponde par la sienne,

que ton cœur mutilé saigne et s'émeuve encor.

Le vent emporte au loin ton douloureux trésor,

mais il en reste assez pour que tu t'en souviennes.