Les sens pleins de sommeil, je perdis conscience De tout, mais je sentais qu’une folle espérance M’avait longtemps bercé de ce rêve fatal, Ces amours ne sont pas d’un monde sépulcral, Je voyais à l’entrée de notre univers noir, « Vous qui venez ici, laissez tout espoir » Et, le cœur déchiré d’une vague douleur, J’appelai , tout à coup, la mort avec ferveur.
J’ouvre les yeux , la mer était toujours tranquille, Dans le ciel s’endormait une lune immobile, Et la plaine liquide au remous incertain, Se confondait avec le firmament lointain, L’amour disparaissait soudain dans la nuit lourde, Et mon cœur était plein d’une tristesse sourde, Comme un vague regret, sombre mélancolie, Un dégoût éternel, d’une éternelle vie.
Pourtant à l’Orient au ciel noyé de rose Le soleil paraissait dans une apothéose.
17 Septembre 1905
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Échos d’Orient (4 b) |