On voyait à ces toits de fragiles vapeurs

Que l’amour reposait dans ce sommeil d’odeurs

Et que des baisers fous, comme des hirondelles

Volaient dans l’air, avec un froissement d’ailes.

Sous le frémissement sauvage du désert,

Mon âme tressaillait dans un cri de plaisir,

Car en ces rues muettes où dormait le silence,

On respirait l’amour dans l’air plein d’espérance.

Je devinais dans les parfums qui reposaient

Toutes les voluptés d’étreintes passionnées,

Toute l’ardeur morbide et folle, d’un farouche

Baiser qui réunit deux cœurs avec deux bouches.

 

Sodome ? - direz-vous –La ville de l’amour,

C’est vrai, jusqu’à présent, ce fut Sodome pour

Tous. C’est là seulement qu’on vit les Saturnales,

Les baisers dont les bruits ressemblent à des râles,

Mais ce n’est pas cela, la ville de la chair

Ne ressemblait en rien à cette ville heureuse,

Ni les frémissements de la bête furieuse

Aux lourdes voluptés qui reposaient dans l’air.

L’âme seule vivait, jouissait et souffrait,

Le corps n’était pour rien dans cette volupté.

 

Je ne sais pas pourquoi, j’eu toujours la pensée,

Que cette ville folle et par l’amour lassée,

Avait pour nom Clodile, et ce nom revenait,

Sur mes lèvres, comme un refrain, sans y penser.

 

Je marchais, et soudain, j’entrai dans une salle

Immense, qu’éclairait un aurore spectrale

Des parfums capiteux de l’Orient montaient lascivement,

Puis hors cette pièce je fus transporté, je ne sais comment.

 

L’Arabie

Dans ses rêves d’amour de l’éternelle vie,

Jamais n’imaginera pareille nuit d’ivresse,

Nuit d’amour immortel et folle jeunesse,

De caresses toujours étouffées de baisers,

De regards devinés sous de longs cils baissés.

L’amour et les transports de Clodile amoureuse,

Se termina pour moi, dans cette nuit heureuse,

En un baiser sans fin où passa tout mon cœur,

En un frémissement étonné de bonheur .

 

Ô grande nuit ! Nuit pleine de silence,

La volupté semblait presque de la souffrance,

Dans ce rêve indécis d’amour oriental.

Des danses, des parfums, des voiles qui frissonnent,

Des femmes, des baisers, des harpes qui résonnent

Dans le lointain

Comme des harmonies d’amour voilées de rêves,

Un frémissement fou de volupté sans trêve,

Aux rayons indécis d’amour sentimental,

Au loin dans le brouillard des couples qui s’étreignent.

Assez ! Tout est amour lorsque les jours s’éteignent,

Aux soirs sereins.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Échos d’Orient (4 a)