Les arbres lentement ferment leurs feuilles sombres, Dont la brise en dormant fait frissonner les ombres, Et des parfums troublants, au clair de lune bleu, S’échappent lentement vers la lune de feu. Autour de toi, partout, une musique vague Dort…. Là-bas l’océan où miroite une vague S’exhale longuement, sourd et mystérieux.
Les étoiles d’argent qui scintillent aux cieux, Des brises alanguies les troublantes rafales, Et la nuit elle-même aux langueurs nuptiales, La lune pale ainsi que le flambeau du ciel, La lune, ce reflet assombri du soleil, L’air vague de la nuit qui par instants frissonne, L’air diaphane et pur où la brise résonne, Stambul brumeuse et folle à l’horizon lointain, Tout enfin, le grand ciel à l’azur incertain, Un parfum languissant de rose et de verveine, La plaintive chanson d’une source lointaine, Toi poète et moi, nuit et l’été riche et lourd Murmurent à la fois l’éternel chant d’amour !
Et lorsque tout se tout, toujours aussi muette, L’immensité rêvait à ces choses secrètes, Les mots qui dans mon cœur bouillonnaient en pensées Se taisaient en songeant à ces voix effrayées.
Avril 1905 |
Contemplations 4 |