Les Nuits pales (8) |
Aveugle (suite 1)
Le crépuscule aux voiles d’or Passait lentement sur la terre, Et laissait choir dans son essor, L’obscurité lourde et sévère.
J’étais assis, pensif, dans le soleil couchant, A cette heure sereine et douce, regardant L’agonie langoureuse et triste de l’automne. Je rêvais dans l’air lourd où la brise frissonne…
Les feux du soir perdus dans les feuilles tremblantes Jetaient autour de moi leurs flammes vacillantes. Tout semble mort, les bois que les rayons inondent A l’horizon pâli, semblent des taches blondes…
Alors de mes yeux secs la lumière s’enfuit, Lourd crépuscule ! Il tombe sur mon cœur une terrible nuit, L’ombre qui brûle…
Tandis que l’horizon disparaît lentement Dans le soir bleu, Je vois l’obscurité envahir tristement Mon âme en feu !
Le crépuscule aux voiles d’or Passait lentement sur la terre, Et laissait choir dans son essor, L’obscurité lourde et sévère.
Suite
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