Les Nuits pales (11) |
Autre Adieu
Ayant longtemps pleuré, j’attendais un sourire, Un peu de pitié pour mon rêve insensé, Mais hélas, je n’entends dans l’ombre où je soupire, Que le sanglot d’amour de mon cœur écrasé.
Il ne me restera de ce rêve d’une heure Que l’étrange plaisir d’un triste souvenir, Le bruit de votre nom dans mon âme qui pleure Comme l’écho brisé du frisson d’une lyre…
J’effeuille en hésitant ce sombre chrysanthème, Dont les pétales d’or meurent dans le soir bleu… Tandis qu’avec la fleur, s’effeuille mon adieu, Je vous envoie, parmi ces vers pleins de moi-même, Les parfums engourdis des jardins automnals, Que j’arpente en pleurant sur mon rêve fatal.
16 Mars 1906
|