La  mort de Don Juan (2)

Clair de lune, sur le talus, deux sentinelles veillent

dans la lumière cendrée de la nuit.

 

La sentinelle

Sentinelle, prenez garde à vous.

 

Clotilde

Il dort ?

 

Jean

Oui

 

La sentinelle

Sentinelle, prenez garde à vous.

 

Jean

Aujourd’hui, il vivra, mais demain…..

 

Clotilde

Vous doutez ?

 

La sentinelle

Sentinelle, prenez garde à vous.

 

Hervé ouvre les yeux, Clotilde et Jean s’écrient

Ah !

 

Hervé

Dehors….

 

Jean traîne avec précaution le lit de camp hors de la tente, Hervé reste un instant à rêver dans un rayon de lune, puis il dit en souriant :

 

La lune est belle...

 

Autour sonneries de clairons, une autre plus près, les sonneries se rapprochent comme si les trompettes venaient au grand galop, passant, puis s’éloignant.

 

L’extinction des feux. Oh que la nuit est douce,

La lune prés de moi vient rêver sur la mousse.

 Je m’en vais, m’en aller par une belle nuit

Dans ce pale rayon qui m’appelle et me fuit.

 

Clotilde

Hervé, Mon Hervé, je ne veux pas que tu meures.

 

Hervé

Dans ces mondes, la-haut, les amours sont meilleures,

Peut-être. Non ma Clotilde ne pleure pas tant.

Pour ne point éclater, mon cœur était trop grand,

J’aimais trop, je pensais, je rêvais trop de choses,

Pour ne point expirer. Je baise tes lèvres closes,

En un baiser d’amour qui réchauffe mon cœur

Et lui fait regretter, dans un monde meilleur,

Tes yeux tendres et doux et tes lèvres aimantes.

 

Clotilde

Je t’aime