Les Soirs sans Espérance (2) |
Il me semble toujours que mon âme s’en va, À l’étroit dans mon corps comme dans un vase morne, Elle s’en va dans l’infini des cieux sans bornes Sur les ailes du rêve où l’amour s’en sauva
Ainsi mon cœur se vide aux quatre vents du ciel Ma douleur se répand en flots amers et sombres Sur la terre ennuyée de mes spectres sans nombre, Et je trouble la joie du jour clair et vermeil.
Comme les astres morts au fond des nuits sereines Mon âme est dispersée dans la forêt lointaine, Ma douleur est noyée dans l’océan maudit.
Et toujours, le sanglot du rêve en moi foisonne, Un peu de moi se meurt dans les feuilles d’automne, Un peu de moi s’envole aux clairs de lune gris.
18 Avril 1907
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